Je suis à côté de la plaque. Ce n'est pas que je le fais exprès, que je me force. Non, c'est comme ça, c'est un fait. Je suis un raté. Je suis une véritable catastrophe. Je subis totalement ma vie et ça depuis toujours. J'étais un môme effacé, invisible. Je n'étais pas populaire, pas un sportif, pas un rebelle, pas une tête de turc, ni un nerd. Non, j'ai toujours été un élève plutôt moyen avec peu d'amis, mais pas vraiment seul non plus. Si vous demandez à mes anciens camarades ou professeurs, je ne pense pas que l'un d'entre eux se souvienne de moi. À la maison, les choses étaient plus simples, du moins en apparence. Mes parents sont tous les deux très pieux. Des Catholiques pur jus et moi, Atlas, fils unique j'ai été éduqué pour être un bon sujet de Dieu. Une éducation assez stricte et des valeurs morales d'un autre siècle, je le réalise aujourd'hui, ont fait de moi un gamin coincé qui à rater sa jeunesse.

En grandissant, je n'ai pas choisi vraiment mon métier, c'est mon père qui a toujours voulu que j'enseigne. Je n'ai jamais discuté ou envisager autre chose. Je suis devenu professeur de français. J'ai appris en peu de temps. J'aimais cette langue et ma mère était elle-même bilingue grâce à son travail à l'ambassade. J'ai obtenu un poste assez rapidement à la fin de mes études. J'ai rencontré Margot lors d'un voyage scolaire à Paris. Une belle française qui aime l'art et le bon vin ... Si j'étais amoureux d'elle . Non. Mais c'était son cas. Encore une fois, j'ai laissé les choses se faire d'elle-même. De célibataire habitant encore chez ses parents, je suis passé en couple avec une maison à mon nom et un lourd crédit. Très vite, elle a voulu se marier avec moi. Je n'ai pas refusé. Je n'avais pas de raisons pour le faire. Les sentiments arriveront bien tôt ou tard. Comme le désir physique.

La vie coulait tranquillement. Elle était encore folle d'amour. Moi, je subissais, mon avis, mes envies n'avaient pas d'importance ou de place dans ma vie. Jusqu'à qu'il arrive dans ma vie. J'étais son professeur, il était mon élève. Il était connu par les professeurs pour être un marginal, un original. Ce que personne ne savait, c'est qu'il était homosexuel. Des mœurs que je connaissais mal. Diabolisé durant mon éducation, j'avais eu l'occasion d'en croisé plusieurs qui n'avaient rien de diabolique durant mon voyage en France. Plusieurs amis de Margot l'étaient. Mais je n'étais pas quelqu'un de curieux. Je n'ai jamais vraiment pensé que je puisse être autre chose qu'hétéro. Alors lorsqu'il n'avait pas le droit, il s'était mis en tête de m'avoir pour lui.

Au début, il restait en fin de cours à me faire des avances à peine voilée. Je le repoussais gentiment, plus flatté qu'autre chose. Mais les choses allèrent plus loin et à une vitesse que je contrôlais pas. Une fois de plus je subissais. Il me suivait chez moi. Il observait, il notait mes habitudes. Comme un certain harcèlement, mais je ne détestais pas ça pour autant. Encore une fois, je me demandais ce qu'un garçon de son âge pouvait ressentir pour moi. J'étais marié et apparemment inaccessible. Il me troublait pourtant. Un étrange sentiment de vouloir faire une expérience. Mes sentiments étaient pour la première fois chamboulés. Je n'avais pas plus d'attirance pour lui que pour ma femme. Alors, un jour, alors qu'il restait une nouvelle fois après les cours, je ne le repoussai pas plus que d'habitude. Cette fois, il tenta quelque chose de surprenant. Il tenta de m'embrasser. Démuni, je le laissais faire. Un long baiser. Un baiser d'étrangement plus agréable qu'avec ma femme. Un baiser qui changeait quelque chose dans mon quotidien morne.

Le temps passa. Et il ne me désirait pas moins. J'étais peut-être plus réceptif. Je me laissais plus faire, acceptant peut-être d'aller de plus en plus loin avec lui. Je n'avais jamais eu à dire non et aujourd'hui rien ne changeait. Au contraire, pour une fois, quelque chose se passait sans que j'entende une petite voix au fond de moi en train hurler de dire ce mot : Non. Deux mois après notre premier baiser, je tentais pour la première fois d'avoir une relation sexuelle avec un homme. Une révélation. J'étais donc homosexuel. Mais c'est aussi ce jour-là que je perdis absolument tout. Je ne saurais jamais qui, mais on nous avait vu quitté la chambre tous les deux. Un professeur et un élève mineur. L'affaire explosa. Adieu mon travail, adieu ma maison, adieu ma famille, adieu ma réputation. Je fuis vers une ville plus petite. Mais je refuse de quitter l'Afrique du Sud. Alors me voici à JBay depuis décembre. Un nouveau poste, loin de ces hordes qui me fusillait sur la place publique. J'espère juste que les ennuis resteront à Pretoria. Et que je pourrais enfin vivre une nouvelle vie.

Moi c'est toujours Damien ou Siid, 22 ans, j'ai connu le forum par un partenariat et maintenant je suis monstrueusement amoureux de vous ... Je refais donc ma prez' je met Atlas à la place de Jay ! Je continurais comme ça à vous emmerder un peu